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Vincent Serrano : le dressage sous le soleil de Miami

Ex-cavalier d'Arnaud et Anne Sophie Serre aux côtés de qui il se formait pendant 5 ans, Vincent Serrano décidait en 2017 de prendre, dans tous sens du terme, son envol et de rejoindre la Floride et la fantasmée Miami. Salarié d'un élevage de PRE, le trentenaire et jeune papa développe aussi sur place sa propre activité. Entre construction de nouvelles opportunités et réalités du marché américain, Dressprod s'intéresse aujourd'hui à la vie américaine de Vincent Serrano :


Vous êtes aujourd'hui installé à Miami. Quelle a été la genèse de votre projet d'expatriation et pourquoi ce choix de l'Amérique ?


C’est un projet assez fou. Lorsque j'ai souhaité quitter Arnaud et Anne Sophie Serre, j’avais la volonté de me prouver à moi-même que j'étais capable d’être cavalier « autonome ». C’est à ce moment là qu’un ami m'a parlé de l'annonce d’un éleveur en Espagne qui cherchait un cavalier. J’avais initialement l’idée de tenter ma chance en Espagne car c’était plus près de la « maison » pour moi qui suis originaire du sud de la France. J'ai donc contacté cette personne en Espagne qui m'a expliquée transmettre cette annonce pour un de ses clients installé aux États-Unis. Je suis donc rentré en contact avec lui. Après quelques échanges de vidéos pour qu'il puisse me voir à cheval, j'ai pris l'avion pour un essai d'une semaine chez mon futur employeur et j'ai décroché le poste. J’ai tout de suite senti la confiance nécessaire à ce genre de projet, j'ai donc foncé. Après deux mois de formalités je me suis installé à Miami. C’est donc principalement l’opportunité qui a guidé ce choix...

Quelles sont vos activités en Floride ?

Je travaille principalement chez cet éleveur avec qui nous commercialisons des chevaux PRE et sortons en compétition pour faire connaître l’écurie. Parallèlement, j’ai l’occasion de donner des leçons à des particuliers. Ceci étant, bien que Wellington soit relativement proche, Miami n’est pas une ville de dressage. Il me faut donc être très mobile.


Avez-vous été confronté à des difficultés, notamment quant à la confiance qui pouvait vous être accordée ?

Je ne peux pas vraiment me prononcer sur cette question de confiance accordée aux étrangers par les américains car j’avais déjà rencontré mon employeur avant de venir m’installer et la confiance a été immédiatement réciproque. Avec le temps, j’ai pu construire et connaître une équipe de professionnels : vétérinaire, maréchal ferrant etc ... je n'ai donc pas spécialement eu de difficultés car j’avais appris, en France, à être attentif à ces relations. J’ai rapidement pu décrire et faire comprendre mes attentes, ce qui, je pense, aide beaucoup dans le dialogue et la confiance qui peut s'établir avec les différents interlocuteurs. Pour les clients extérieurs auxquels je consacre aussi une partie de mon temps, je réussis progressivement à me faire connaître, à construire un réseau et à réunir des cavaliers et des chevaux que j'entraîne.


Quelles grandes différences avec la France observez-vous ?

La différence notoire se situe essentiellement sur les moyens que les amateurs investissent pour pratiquer de leur sport tant dans la qualité des chevaux que dans leur entraînement. Pour les professionnels, le niveau est assez similaire au niveau français. Le prix des compétitions (boxes, engagement etc.) est cependant bien plus haut que chez nous...

Cavalier chez Arnaud et Anne Sophie Serre, que vous groomiez d'ailleurs aux Championnats d'Europe de Rotterdam il y a bientôt 10 ans, avez-vous vous même des ambitions sportives comme cavalier ?

Je vous remercie de me poser cette question pertinente. Mon premier contact avec le dressage de haut niveau s'est concrétisé chez Arnaud et Anne Sophie Serre : j’ai passé 5 ans dans leur écurie. Pendant cette période j'ai pu observer et comprendre qu’aucune performance ni compétition ou échéance n’arrive par hasard, c'est le résultat d'un important travail quotidien, d'une remise en question de chaque instant, de beaucoup de sacrifices, sans oublier de chevaux de qualité et de vrais partenaires pour pouvoir s’entraîner et pratiquer la compétition dans de bonnes conditions. J'ai évidemment des ambitions sportives, comme je crois tous les cavaliers, mais je sais aussi que « rien n’arrive par hasard » : c'est donc ce qui me guide au quotidien. Pour m’aider à réaliser mes objectifs, je peux compter sur l’aide de Raphaël Saleh qui me conseille lorsqu’il est aux États-Unis.


Quelle place occupe le cheval ibérique aux États-Unis ?


Souvent plus agréable et facile à monter notamment pour les amateurs, le cheval ibérique est aussi doté d’un prix attractif. Ici, longtemps le marché a été habitué à des « prix d’américains » , ce qui a eu pour effet d’amener de très bons chevaux nord-européens à des prix très élevés. Les cavaliers avec des budgets moindres ce sont retrouvés avec des chevaux peu pratiques pour leur niveau. L’ibérique s'est donc fait sa place pour un prix équivalent, il satisfait mieux les amateurs.

Voyez-vous des opportunités sur place pour le marché français ?

Certainement car en France nous avons de bons cavaliers qui savent bien préparer les chevaux. Si le marché américain représente beaucoup d’argent, il nécessite également des investissements conséquents. L’importation, l’entretien et les engagements en compétitions, représentent un budget très important qu'il faut prévoir.

Après une expérience comme celle-ci, peut-on véritablement envisager de se réinstaller un jour en France comme professionnel ?

Si j’apprécie beaucoup ma vie aux États-Unis sous le soleil de Floride (encore plus chaud que celui du sud de la France), il n’est pas impensable d’envisager un retour en France ou en Europe. Jusqu’à présent ma carrière professionnelle a été en partie guidée par les bonnes rencontres et les opportunités. C’est pour quoi, dans le cadre d’un véritable projet sportif au sein d’une bonne équipe, un retour serait possible. Ce qui manque le plus de ce côté de l’Atlantique c’est la culture, la gastronomie et le bien vivre à la française.


crédit photo : DR

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