Jan Bemelmans : les 4 couples peuvent tous faire une bonne performance

En quarantaine à Deauville, l'équipe de France de dressage règle et peaufine les derniers détails de sa préparation sous l’œil avisé de Jan Bemelmans. Tous s'envoleront ensuite pour le Japon dans la nuit de mercredi à jeudi. Entre deux séances de travail, Dressprod s'est entretenu avec celui qui accompagnait déjà les français à Rio. Les points forts de l'équipe de France, les chances tricolores, l'usage ou non de la nouvelle règle de substitution, les nations qu'il faudra surveiller : c'est un Jan Bemelmans prudent mais optimiste qui se confiait. Quels sont selon vous les points forts de l'équipe de France ?
Je crois que le principal point fort de l'équipe de France est d'avoir 4 chevaux relativement homogènes, en très bonne forme : les 4 couples peuvent tous faire une bonne performance. Pour ce qui est des 3 de l'équipe de base, Sir Donnerhall II, le cheval de Morgan Barbançon, a pour le moment produit et répété les meilleures performances. Cependant, derrière, Maxime Collard et Cupido PB ont presque déjà atteint les mêmes points, et Alexandre Ayache et Zo What ont eux aussi montré qu'ils étaient capables d'obtenir à peu près les mêmes résultats. Je pense que c'est un vrai point fort, car une équipe a besoin d'une certaine égalité dans la performance. Je crois que nos chevaux sont tous en bonne condition, c'est le plus important car à Tokyo les circonstances seront difficiles avec un climat chaud et humide. Nous allons donc devoir surveiller comment les chevaux vont s'adapter.
Comment évaluez-vous les chances françaises ? L'équipe de France vous semble-t-elle plus au moins compétitive qu'il y a 5 ans à Rio ?
Je crois que nous sommes en meilleure posture que pour les Jeux Olympiques Rio où il était déjà satisfaisant d'être présents par équipe. L'équipe de France des JO de Rio ne s'était pas forcément exprimée au mieux des performances que nous aurions pu espérer : Karen Tebar et Don Luis, qui constituaient notre meilleur couple, ne s'étaient pas montrés au mieux de leur forme par exemple. Par ailleurs, le fait d'avoir une équipe plus homogène permet de ne pas être obligé de tout miser sur la réussite d'un seul. C'est déjà une évolution positive et l'expression de la progression du dressage en France.
L’évolution du règlement laissera cette année la possibilité de faire entrer le couple réserviste dans le Grand Prix Spécial. Votre stratégie sur ce point est-elle aujourd'hui déjà définie ?
Pour moi cette évolution est une excellente chose : le 4 ème couple doit être performant car il prend d'autant plus d'importance. L'équipe de France peut compter sur son couple réserviste, Isabelle Pinto et Hot Chocolate vd Kwaplas de la Gesse qui ont eux aussi montré qu'ils pouvaient dépasser les 70 % en concours internationaux. Nous verrons, mais ce sont des décisions que seront prises au moment opportun. Pour le moment, je n'y songe pas trop, nous essayons plutôt de nous préparer le mieux possible.
Quelles sont pour vous les nations les plus dangereuses, celles qu'il faudra particulièrement surveiller pour espérer faire partie des 8 qui participeront au Grand Prix Spécial ?
Je dirais l'Autriche, la Belgique et le Portugal : ce sont des nations qui sont à notre niveau, mais je crois que nous avons de bonnes chances de les devancer. Je ne pense pas trop à ça pour le moment. Nous savons évidemment qu'il y a des équipes très fortes qui viennent pour décrocher des médailles, nous ce n'est pas notre cas. Mais, si nous rentrons à la maison 6 èmes, 7 èmes ou 8 èmes, je crois que nous pourrons dire que le but est atteint.
La saison 2021 a été assez courte. Les cavaliers français vous semblent-ils prêts ?
Il y a effectivement eu peu de compétitions mais c'est peut-être aussi un avantage, les couples sont frais et pas usés. Il faut toujours essayer de ne pas se plaindre et voir le bon côté des choses.
Le report des Jeux Olympiques vous semble-t-il avoir été une opportunité pour l'équipe de France ?
Je ne sais pas. Par exemple, si les Jeux avaient eu lieu l'année dernière, l'équipe d'Irlande aurait été très forte et cette année, ils n'ont pas d'équipe... On voit donc qu'en un an, beaucoup de choses peuvent changer. Pour ces JO, il y a eu peu de confrontations, chacun a un peu fait son chemin de son côté, il est donc difficile de se prononcer.
crédit photo : FFE/PSV Morel