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Camille Judet Chéret : nous allons participer au CDI 4* d’Aix La Chapelle

Ils sont LA surprise de ce premier trimestre 2023 : après des débuts en CDI en janvier à Exloo, Camille Judet Chéret et Herelja Higgins se distinguaient début mars avec deux 6 èmes places remarquées sur le CDI 4* de Lier acquises grâce à deux reprises à 70.869% et 70.553% ; des résultats qui leur permettent de venir enrichir le vivier de couples qui pourraient prétendre à une sélection pour les Championnats d'Europe de Riesenbeck en septembre. L'histoire du hongre par Glock's Johnson, ses projets pour les mois à venir, le sport de haut niveau et les JO de Paris 2024 : Dressprod fait le point avec Camille Judet Chéret.

Peu d'informations existent sur Herelja Higgins. Pouvez-vous nous raconter son histoire et pourquoi il est arrivé sous votre selle ?


Je reconstitue petit à petit un peu de l’historique d’Higgins. Nous avons eu le plaisir d’être mis en relation avec ses éleveurs néerlandais, M. et Mme Wagemakers, qui ont toujours suivi le cheminement du cheval. D’ailleurs, ils nous accompagnent à chacune de ses sorties en compétition ce qui est vraiment sympathique. J’aime l’idée que le parcours d’un cheval soit le réel fruit du travail et l’espoir de toute une équipe.


Higgins a participé à une compétition à l’âge de 4 ans sous la selle de Kim Leduc. Puis il est passé dans l’écurie de Kirsten Brouwer avant de rejoindre celle de notre entraîneur Norbert van Laak. En 2022, il a participé à une épreuve de niveau Amateur 1. Cela résume son expérience en compétition avant son arrivée chez nous. La propriétaire d’Higgins souhaitait le vendre et Norbert a pensé que ce cheval pourrait me convenir. Nous en avons donc fait l’acquisition en copropriété avec notre partenaire et amie Françoise Bourgeois déjà impliquée avec nos chevaux Vicomte de Reyves et Maranello.


Son inexpérience en piste a-t-il été source de questionnement au moment d'envisager de le voir intégrer votre piquet ?


Il n’y a eu aucune hésitation. Nous avons tous eu un coup de foudre pour le cheval et la certitude qu’il était le bon. Norbert participe à mon entraînement depuis que j’ai dix ans, à poney d’abord puis dans les catégories Jeunes avant d’atteindre le Grand Prix. Lorsqu’il a dit qu’il avait un cheval pour moi, je savais que cela collerait parfaitement. Tant sur le plan technique que sur le plan du tempérament, Higgins et moi fonctionnons, je crois, très bien ensemble. Nous nous sommes trouvés. Je n’avais pas une seconde imaginé que nous serions si performants si vite en international. Le cheval connaissait déjà tous les mouvements du Grand Prix mais il y avait encore un peu de chemin à parcourir avant de tout mettre bout à bout et de dérouler la reprise. J’avais imaginé une chronologie plus espacée dans le temps mais le cheval a progressé de manière très linéaire, le couple s’est fait très vite. J’ai rapidement découvert un cheval courageux et généreux en piste. Son inexpérience et le fait qu’il soit encore vert à ce niveau ont été largement compensés par sa bonne volonté et son talent.

Sur quels concours envisagez-vous la suite de la saison ? On image qu'après vos résultats enregistrés à Lier, les Championnats d'Europe de Riesenbeck sont dans votre viseur …


Nous allons participer au CDI4* d’Aix La Chapelle fin mars puisque nous avons reçu une invitation de l’organisateur permettant d’y inscrire Higgins en plus des trois couples initialement sélectionnés par la Fédération Française d'Equtiation. Si nous, confirmons nos bons résultats, j’espère que nous aurons à nouveau l’opportunité de sortir à l’étranger (ndlr : après le CDI3* d’Exloo aux Pays-Bas et le CDI4* de Lier en Belgique) afin de continuer à se confronter à une concurrence de qualité comme nous avons essayé de le faire avec tous nos chevaux depuis le début de l’année. Évidemment, plusieurs beaux CDI sont également programmés en France prochainement et nous serons honorés d’y participer si nos résultats le justifient et que la FFE nous sélectionne. Avant tout, nous souhaitons respecter l’évolution de chaque cheval et construire une saison optimale pour chaque couple. Cela a été le cas l’an dernier avec Gotilas et c’est le cas aujourd’hui avec Higgins. Les chevaux nous dictent le plan. Si cela aboutit à une sélection en équipe de France parce que le cheval est prêt, qu’il fait partie des plus performants et qu’il est choisi par le staff, alors nous nous tiendrons prêts, tout est en place, notre système est construit à cette intention. Dans le cas contraire, notre motivation et nos efforts resteront intacts et nous continuerons notre évolution vers de nouveaux objectifs.


Quels sont, selon vous, les points sur lesquels il doit encore progresser ?


La plus grande force d’Higgins est, me semble-t-il, son homogénéité. Intrinsèquement, il n’a pas vraiment de point faible. Il a trois bonnes allures et une facilité remarquable pour se rassembler. Le travail piaffe/passage est indéniablement l’un de ses plus grands atouts et finalement, nous ne l’avons que très peu travaillé jusqu’ici, plus occupés à nous familiariser l’un avec l’autre sur l’ensemble des mouvements. Avec Higgins, j’ai l’impression de pouvoir avancer tous mes pions en même temps. Pour l’instant en piste tout est encore flottant, nous manquons d’assurance et de précision ce qui est normal étant donné que nous ne formons un couple que depuis six mois. Higgins doit prendre de la force et de l’expérience pour affronter la piste avec davantage d’aplomb et je dois trouver tous les « boutons » pour le guider de manière plus efficace. La marge de progression est conséquente, je pense qu’il sera à terme capable d’augmenter d’un point la note à chacune des figures. En sortant de son troisième Grand Prix international à Lier, nous obtenons un beau 70,8% alors que je n’ai eu l’impression de contrôler à 100% que trois figures sur l’ensemble de la reprise ! Cela est encourageant pour la suite. C’est une gymnastique globale visant à renforcer le cheval dans sa musculature profonde qui sera la clé de son évolution.


Nourrissez-vous un projet Paris 2024 avec ce cheval et Norbert van Laak ?


Le projet des Jeux Olympiques de Paris existe déjà avec Norbert autour de Corentin et Gotilas. Néanmoins, la motivation première est la progression technique et l’intégrité physique et morale des chevaux et cavaliers. Une sélection n’est que la cerise sur le gâteau, pas le moteur de nos efforts quotidiens. Si nous sommes responsables de nos résultats, une sélection en équipe de France ne dépend pas que de nous mais aussi des performances des autres couples et de la FFE. Il est donc important pour nous que le projet sportif ne repose pas seulement sur une échéance mais qu’il s'inscrive dans le temps. On ne peut pas réduire la carrière entière d’un sportif de haut niveau à une olympiade, même si nous fournissons tous les efforts nécessaires pour tendre vers ce but. Des investissements considérables, tant financiers que structurels, ont été mis en place en ce sens. Il est trop tôt pour dire si Higgins et moi serons capables de prétendre à une sélection olympique l’an prochain. En tout état de cause, d’un commun accord avec sa copropriétaire et Norbert van Laak, la propriété du cheval a été sécurisée pour le sport car nous croyons en son potentiel pour atteindre le plus haut niveau.


Corentin et vous évoluez désormais tous les deux à haut niveau. Est-ce une source de complexité dans l’organisation de vos activités de commerce ou au contraire un facteur de développement ?


Concourir au plus haut niveau est indéniablement un moteur considérable pour notre activité professionnelle. Cela apporte encore davantage de crédibilité et légitimité à chacune de nos démarches. Pour l’entraînement et le commerce à l’étranger , nos deux axes de développement principaux, il est indispensable de performer sur la scène internationale. Évidemment, nous avons déjà la chance de porter un héritage favorable avec Pamfou Dressage qui depuis 1978 rayonne à travers le monde grâce notamment au travail de ma mère Isabelle. Nos résultats en compétition justifient le bien fondé de la succession. Nous avons des clients et des salariés de toutes les nationalités basés à Pamfou Dressage : qatari, suisse, indiens, autrichiens, singapouriens, norvégiens, allemands, polonais, américains … ce rayonnement international accompagne notre développement de manière exponentielle. Nous préparons deux cavaliers pour les Jeux Asiatiques de 2023. L’an dernier nous avons vendu des chevaux dans plus de quinze pays différents. Nous avons récemment animé plusieurs stages aux États-Unis ; le mois prochain nous nous rendrons à nouveau en stage en Inde et à Singapour ; cette semaine nous avons reçu à Pamfou des clients japonais et argentins. Nous collaborons avec de nombreux professionnels en France qui font confiance à notre expertise pour commercialiser leurs meilleurs chevaux. Dans les jours qui viennent, notre nouveau site internet devrait être mis en ligne. Il viendra, je l’espère, consolider de plus belle notre système commercial. À la maison, nous avons mis en place un système et une équipe permettant à la structure de tourner tout à fait normalement durant nos absences. Nous comptons une dizaine de salariés pour trente cinq chevaux dont deux cavaliers en plus de Corentin et moi. Le tout est de fixer clairement des objectifs pour l’entreprise et de pérenniser un système économique viable.


crédit photo : DigiShots

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