Le jugement à nouveau source d'incompréhension à Riyad

Déjà sujet à de multiples remises en cause depuis le début de l'année, le jugement est à nouveau au cœur des discussions ce soir après la première journée de la Finale Coupe du Monde de Riyad ; un évènement qui fait par ailleurs l'objet de nombreuses questions posées ces derniers jours (voir ICI).

Quelques heures après la fin du Grand Prix, Morgan Barbançon et Larissa Pauluis prenaient toutes les deux la parole sur leurs réseaux sociaux pour exprimer leur incompréhension.

Douzième à 68.494% avec First Step Valentin, Larissa Pauluis commentait : "Pour être tout à fait honnête, c’est la première fois qu’à ce niveau, un concours est aussi décevant. Je suis hyper fière de Valentin qui a clairement rempli super bien le job après un si long voyage, si fatiguant. Un peu plus de considération pour son travail aurait été la moindre des choses. Les erreurs ne sont définitivement pas sanctionnées de la même façon pour tout le monde. Il est grand temps que cela change. C’est très irrespectueux pour les chevaux, les cavaliers et tous les intervenants directs et indirects qui nous supportent. Je ne demande pas de gagner mais seulement d’être évaluée JUSTEMENT et OBJECTIVEMENT et respectée pour mon travail. Cela ne change en rien à l’amour que j’ai pour ce sport, mais cela suscite chez moi beaucoup de questionnements ..."

Quatorzième à 68.292% avec son fidèle Gus, Morgan Barbançon déclarait " pour être tout à fait honnête, c'est la première fois de ma carrière que je sors de piste avec un sentiment aussi doux-amer, et je ne pense pas être la seule. Je suis très fière de mon cheval. Malgré ses 18 ans, il est toujours aussi frais et content de faire son travail. Il a déroulé une reprise harmonieuse et sans faute aujourd'hui, ce qui est exactement ce que j'essaie de faire : montrer de l'élégance, de l'harmonie, et un athlète heureux [...] En 20 ans de présence sur la scène internationale, je n'ai jamais exprimé ce que j’avais sur le cœur, mais aujourd’hui, je le fais parce que je me sens extrêmement trahie par notre sport. Un sport si beau et pourtant si politique. Tout ce que nous souhaitons, c'est un peu plus de considération pour notre travail. Malheureusement, il semble que même si nous concourons dans la même épreuve, souvent, les cavaliers ne sont pas jugés de la même manière. Aujourd’hui, dans mon cas, ma recherche d’harmonie a été interprétée comme un manque d’énergie. Dans l'ensemble, ce manque d’équité est un manque de respect pour les chevaux, les cavaliers et toutes les personnes qui nous soutiennent directement et indirectement. Nous souhaitons simplement être évalués équitablement et respectés pour nos efforts, car nous sommes le cœur de ce sport. Ceci ne change en rien l’amour que je porte à mes chevaux comme à ce sport, mais aujourd'hui, je remets beaucoup de choses en question. Je tiens à préciser que mes commentaires ne visent en aucun cas mes collègues, que je félicite pour leur dévouement et leur passion partagée pour ce sport. Je suis reconnaissante d'être entourée de cavaliers talentueux qui m’inspirent et me permettent de m’améliorer. [...]. Même si le fait d'exprimer mes pensées pourrait avoir des conséquences négatives pour moi, je crois vraiment qu'il est tout simplement juste envers moi-même de le faire. En m'exprimant, j'espère attirer l'attention sur quelques défis auxquels nous sommes confrontés et œuvrer pour la création d'un environnement plus équilibré et respectueux pour tous les participants. Enfin, et surtout, je tiens à exprimer ma sincère gratitude et mes félicitations aux organisateurs pour les efforts inlassables qu'ils ont déployés afin d'organiser un événement aussi merveilleux (que cette finale de la Coupe du monde, ndlr). Merci de nous avoir donné l'occasion de montrer nos compétences, notre dévouement et notre passion pour ce sport."