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Emmanuelle Schramm Rossi : cette année de plus nous a rendu service



Le Pôle Européen du Cheval du Mans accueille cette semaine son premier CDI 4*, dernière étape du processus de sélection de l'équipe de France pour les Jeux Olympiques de Tokyo. A deux semaines de l'annonce des couples qui s'envoleront pour le Japon, Dressprod fait le point avec Emmanuelle Schramm Rossi, la Directrice Technique Nationale adjointe en charge du dressage. Le bilan de ce début de saison, les bénéfices tirés de ce report des JO, les ambitions fédérales et les dernières étapes du calendrier olympique, c'est par ici :

Le CDI 4* du Mans est la dernière étape du processus de sélection des cavaliers tricolores. Entre la Covid et la rhinopneumonie, quel bilan tirez-vous du début de 2021 ?


Le début de saison a été assez chaotique, le plus gros problème ayant surtout été de ne pas avoir de visibilité. Nous avons donné comme consigne aux cavaliers d'essayer de concourir dès que l'occasion se présentait. Avec peu de concours, les choses se bousculent un peu à la fin, avec cette dernière étape du Mans qui prend par conséquent beaucoup d'importance : il faut faire avec, c'est une situation que connaissent également d'autres nations. Ce contexte sanitaire nous a aussi handicapés pour l'organisation des stages et des regroupements : nous avons donc essayé de nous adapter aux besoins des uns et des autres avec par exemple des visites sur place et au système Equivisio . Nous avons tout de même réussi à avoir des chevaux qui sortent et qui progressent et nous avons aussi pu mettre en place des accompagnement spécifiques avec suivi vétérinaire, analyses de l'alimentation et ré-équilibrage, analyses bio -mécaniques, tests à l’effort pour les chevaux comme pour les cavaliers (en chambre thermique pour ces derniers), etc... Avec Jan Bemelmans, nous sommes confiants quant au niveau de performance de nos couples qui est peut-être même meilleur que celui que nous espérions en tout début de saison.


De nouveaux couples ont émergé depuis quelques mois. Le report des Jeux n'est-il finalement pas une opportunité pour le dressage français ?


Je crois que, d'une manière générale, pour les nations qui ne font pas partie des plus fortes, avoir plus du temps est toujours une opportunité. On a parfois tendance à trouver que l'échéance arrive trop tôt, mais cette fois, le fait qu' elle arrive un an plus tard aura permis à quelques chevaux de plus d'exister dans le Groupe Tokyo. Ce temps supplémentaire a notamment permis à Maxime Collard et Isabelle Pinto d'arriver dans ce haut niveau. Nous avons aussi la chance de ne pas avoir perdu de chevaux potentiellement sélectionnables en raison de leur âge : les chevaux qui étaient pressentis l'année dernière vont aussi bien ou même mieux que l'année dernière. Cette année de plus nous a finalement plutôt rendu service.


Outre Morgan Barbançon, les autres membres de l'équipe de France qui seront sélectionnés participeront à Tokyo à leurs premiers JO. Un accompagnement est-il envisagé pour supporter la pression, gérer "l'envie de bien faire" qui rend les cavaliers parfois timides en piste ?


Parmi les cavaliers qui sont aujourd'hui pressentis, Alexandre Ayache a lui aussi été aux Jeux Olympiques puisque je rappelle qu'il était réserviste à Rio : à ce titre il faisait partie du voyage. Son expérience n'est peut-être pas encore celle de la compétition olympique, par contre, il sait en quoi consiste la préparation et il a vécu le contexte au quotidien pendant 3 semaines, ce qui n'est déjà pas une mince affaire ! Tous les cavaliers sont très motivés et très engagés : ils ont eu des choses à prouver cette année, il a donc fallu qu'ils se remontent les manches, qu'ils « y aillent » comme on dit et qu'ils gèrent la pression. Nous n'avons de toutes manières pas grande chose à perdre car, pour rentrer dans les 8 nations qui se qualifieront pour la compétition par équipe, il faudra être à notre meilleur niveau. Je fais confiance à ces cavaliers qui connaissent très bien leurs chevaux : même si certains arrivent récemment à ce niveau, ce sont cependant des binômes formés depuis de nombreuses années déjà. La FFE a pour sa part apporté de l'information sur tous les aspects de la performance et pour ce qui est du mental, nous les mettons toujours en relation avec des intervenants en préparation mentale. Je sais que certains cavaliers engagent aussi une démarche personnelle en ce sens. D'un point de vue collectif, nous aurons une dernière rencontre avec un préparateur mental lors de la période de regroupement.


Quelles seront les ambitions fédérales à Tokyo ?


L'objectif est de se qualifier pour la finale par équipe (NDLR : le Grand Prix Spécial) à laquelle seules les 8 meilleures nations du Grand Prix participeront. Objectivement c'est aussi faisable que de malheureusement passer à côté. Ce n'est pas un objectif démesuré car notre équipe sera d'un niveau très proche de celui de plusieurs autres nations qui auront le même but. Si nous sommes au dessus des 8, ce sera du bonus. Le nouveau format olympique laisse peu de place à l'accident : il n'y a plus que 3 cavaliers à prendre le départ du Grand Prix et tous les résultats comptent, ce qui n'était le cas lors des précédents Jeux où 4 cavaliers déroulaient le Grand Prix avec seuls les 3 meilleurs résultats qui étaient comptabilisés. Même les meilleurs nations n'auront pas le droit à l'erreur.


Estimez-vous l'équipe de France mieux armée qu'à Rio ?


Les résultats enregistrés à Rio étaient tout à fait honorables. Ce qui est juste dommage, c'est de ne pas avoir un cavalier dans le groupe Tokyo qui a monté les épreuves à Rio. Arriver à pérenniser les couples et chevaux que nous participons à former au travers de notre encadrement et de nos circuits de compétition est aussi un objectif. C'est quelque chose qui est en train d'évoluer et progressivement , les cavaliers du haut niveau sont plus entourés, ils évoluent dans des systèmes solides et bien structurés, avec des propriétaires très engagés, ce qui je pense, est indispensable pour construire de la haute performance dans une certaine longévité. Cela donne de l'expertise, de l'expérience, de la confiance. Pour cette année, comparativement aux Jeux de Rio, je pense que nous avons un groupe plus homogène, avec des cavaliers qui ont tous su montrer qu'ils peuvent être à plus de 70 ou 71 %. Et surtout, notre réservoir de chevaux à ce niveau est plus important que pour les Jeux Olympiques de Rio.


Quel sera ensuite le programme pour les sélectionnés ?


Les chevaux ne quitteront pas le Mans immédiatement car nous ferons un point vétérinaire le lundi matin. Cette édition des JO est une échéance vraiment particulière , au-delà de l'enjeu des Jeux, elle multiplie les complexités liées au contexte sanitaire mais aussi au transport, aux conditions climatiques: en plus des performances des couples, la santé des chevaux fait d'autant plus l'objet de toutes les attentions. Avec Jan Bemelmans et Sophie Dubourg, nous allons ensuite proposer une sélection au Président Lecomte. Cette sélection sera alors présentée au comité olympique le 1 er juillet. D'ici là, les chevaux vont rentrer chez eux, d'abord se reposer un peu et reprendre leur préparation. Bien que seuls 4 partent pour le Japon, nous allons certainement nous sécuriser avec la présence d'un réserviste supplémentaire. Ils rentreront ensuite en quarantaine le 6 juillet, dans une écurie près de Deauville. Les chevaux partiront à Liège en Belgique le 14 pour décoller la nuit suivante : ils voyageront avec le vétérinaire. Les cavaliers devront quant à eux se soumettre à 1 test Covid avant d'entrer en quarantaine, ainsi qu'à un dernier avant de prendre l'avion le 15 en milieu de journée. Un entrainement avant les tests quotidiens qui nous attendent à Tokyo !


crédit photo : FE/PSV


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