Caroline Rioche : nous voudrions revenir sur un format avec davantage de public et de cavaliers

Après le Championnat France Dressage et les Championnats du Monde de Verden, les meilleurs jeunes chevaux français se retrouveront dans quelques jours à Fontainebleau pour une nouvelle édition de la Grande Semaine ; un rendez-vous sujet quelques nouveautés et l'occasion de faire le point avec Caroline Rioche, la Présidente de la commission dressage de la SHF et présidente de France Dressage.

Comment la Grande Semaine de Fontainebleau s'adapte-t-elle cette année encore au Covid 19 ?

Comme toute manifestation susceptible d'accueillir un public nombreux et de générer un certain brassage de population, la Grande Semaine de Fontainebleau de dressage, comme toutes les Grandes Semaines de la SHF d'ailleurs, est soumise à l'application du Pass Sanitaire. La SHF fait son maximum afin que ces contraintes gênent le moins possible :

- une tente de test sera disponible à l'entrée du Grand Parquet afin de pouvoir effectuer les tests Covid si nécessaire. Il faut d'ailleurs penser à avoir sa carte vitale.

- des contrôles seront effectués à l'entrée. Des papiers d'identité sont donc nécessaires.

Ces mesures pourront entraîner une attente à l'entrée de l'événement. Il faudra donc faire parfois preuve de patience et de compréhension à l'égard du service de sécurité et de nos bénévoles qui sont eux aussi les garants de la bonne réalisation de ce rendez-vous.

Pourquoi avez-vous souhaité ajouter cette année des épreuves Amateur et Pro ?

Tout simplement parce que nous voudrions revenir sur un format avec davantage de public et de cavaliers. Les carrières de Fontainebleau ont également été refaites, notamment celle des Princes qui a été agrandie. Nous avons donc la possibilité de développer le planning des épreuves, c'est pour cette raison que ces épreuves Amateur et Pro ont été ajoutées avant, peut-être demain, un concours international. Nous allons voir comment les choses se passent cette année mais il est probable que le développement de la Grande Semaine de dressage se poursuive dans les années à venir : c'est difficile d'avoir la formule parfaite dès la première édition mais, par contre, nous savons que nous avons : une structure, un lieu, une organisation et une demande.

Peut-on imaginer un jour le Championnat France Dressage se greffer sur la Grande Semaine de Fontainebleau comme c'était le cas il y a encore quelques années à Saumur ?

Je ne pense pas, parce que France Dressage a besoin d'un manège pour que les conditions soient optimales pour les poulains. Par ailleurs, beaucoup d'éleveurs viennent de l'Ouest, des Pays de la Loire, Fontainebleau est donc moins accessible avec les juments et les foals. Il y évidemment des éleveurs de l'Est ou du sud de la France qu'une telle localisation arrangerait. Mais, quand on regarde les foyers d'élevage les plus importants, le Mans est aujourd'hui plus adapté. La question principale reste cependant le manège.

Quel bilan la SHF dresse-t-elle des Championnats du Monde ?

Nous sommes évidemment très contents de voir Jessica Michel Botton et Djembe de Hus Old tirer aussi bien leur épingle du jeu. Maintenant, il est évident que nous aimerions avoir davantage de résultats en ce sens. Nous avons aujourd'hui en France de bons chevaux : c'est toujours dans la formation et la préparation que nous devons encore progresser. La SHF a commencé à mettre en place des choses avec le programme Jeunes Talents, nous devons désormais essayer d'aller plus loin sur la formation des cavaliers de jeunes chevaux : c'est un métier à part entière. Préparer et monter des chevaux sur de telles échéances demande davantage d'accompagnement.

Est-ce que ça veut dire que vous allez développer les stages cet hiver ?

J'aimerai multiplier les stages, les répartir en France et donc aussi solliciter d'autres intervenants car Jessica Michel Botton ne pourra pas tout faire. C'est un sujet toujours en cours de discussions.

Lorsqu’un cheval né et valorisé en France est vendu à l'étranger, considérez-vous que c'est une perte ou la carte de visite d'un savoir faire ?

A partir du moment où nous serons capables de communiquer sur le fait qu'en France les étrangers s'intéressent à nos chevaux et qu'en plus ils investissent beaucoup d'argent dedans, c'est que nous serons devenus une terre d'élevage reconnue. Il y a d'ailleurs un adage qui dit bien : élevage fort nation forte. Si les éleveurs réussissent à vendre leurs chevaux chers, ils pourront réinvestir dans la filière et dans la formation de leurs cavaliers : tout le circuit français en bénéficiera. Il faut donc se dire que si la France n'était capable de produire qu'un seul cheval, oui ce serait dommage, mais aujourd’hui quand on voit la qualité des poulains qui naissent, nous pouvons avoir la certitude que nous sommes capables.

A ce propos justement, les regards ont porté les juges étrangers qui officiaient sur le Championnat France Dressage ?

Nous avions par exemple le Président du Oldenbourg. Ils étaient unanimes en qualifiant la production française d’exceptionnelle, rapportée au nombre de juments que nous avons à la reproduction estimé à environ 500 !

Par ailleurs, France Dressage vient d'être reconnu par la SHF comme l'organisme officiel de sélection et d'expertise des poulains de zéro à trois ans au service des studbooks français ; une reconnaissance obtenue garce au travail mené par une équipe formidable et de nombreux bénévoles qui donnent beaucoup et au partenariat mis en place avec le SF et le CDF. Aujourd’hui, environ 80 % des poulains de dressage nés en France sont maintenant enregistrés dans ces studbooks.

A partir de 2022, France Dressage va donc pouvoir s’appuyer sur la logistique de la SHF, qui prendra donc son rôle à nos côtés. Une nouvelle commission France Dressage va aussi être créée sein de la SHF. C'est une nouvelle étape dans la vie de France Dressage qui ouvre de belles perceptives.