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Wiedeke Zijp : l'atypique synthèse d'identités des carrés

La consonance toute batave de son nom et son prénom ne laisse aucun doute sur ses origines : née aux Pays-Bas mais installée en France, formée à l'équitation classique mais tournée vers la compétition, Wiedeke Zijp, 31 ans, est un cocktail de singularités qu'il n'est plus rare de croiser sur les carrés où elle rencontre un certain succès.


5 ème du Championnat de France des 5 ans avec Darling Sunsation et une mention Élite, 7 ème du Championnat Cycle Libre 2 ème année avec Dark Sunsation, Wiedeke Zijp savoure encore l'édition 2022 de la Grande Semaine pour ces deux produits de son élevage, l'un comme l'autre issus de Don Juan de Hus ; des résultats qui récompensent un travail de croisements engagé par la jeune femme depuis déjà 10 ans et qui illustrent son histoire.

Malgré ses origines néerlandaises et sa double nationalité, c'est bien en France, dans le verdoyant Calvados, que les parents de la cavalière se sont installés en 1992 pour développer une exploitation bio de vaches laitières ; un projet quasi impossible à mener aux Pays-Bas en raison de la raréfaction des terres agricoles « j'ai donc suivi toute ma scolarité en France » explique-t-elle d'emblée. L'espace dont la famille bénéficie non loin de Falaise permet rapidement à la petite fille de voir l'arrivée de ses premiers poneys « ma mère montait à cheval et a acheté un premier shetland pour ma petite sœur et moi qui n'était d'ailleurs pas très sympa et qui nous faisait souvent tomber » se remémore-t-elle amusée.


Le virus bien installé, c'est d'abord au lycée du Robillard puis non loin de Vire chez Élise et Laurent Goffinet, inoubliable avec son Flipper d'Elle, qu'elle s'oriente vers les métiers du cheval en obtenant un BEJEPS « j'y ai rencontré une cavalière de dressage qui sortait en compétition ». Le quotidien qu'elle observe fait rêver Wiedeke Zijp « les voir travailler m'a donné envie de me mettre au dressage et de me former un an dans une écurie de dressage, dans un premier temps en me disant que ça me serait utile pour faire du complet, discipline vers laquelle je souhaitais me diriger ». Elle se tourne vers Michel Mouré et le Haras du Loing où elle restera un an « je travaillais avec lui et avec Jean Philippe Siat. C'était de bonnes journées car je pouvais avoir jusqu'à 10 chevaux à monter ». Fraîchement majeure, Wiedeke Zijp confie sans détour « à cette époque, je n'avais aucune culture de la discipline, je ne savais pas qu'il existait différentes méthodes ou manières d'envisager le dressage des chevaux ». Une place de groom/cavalier se libère alors chez Catherine et Michel Henriquet « une de mes amies, passionnée de dressage classique, m'en a parlé en me disant que c'était une formidable formation, je ne me suis donc pas posée de question. J'étais toujours attirée par la compétition et, comme Catherine Henriquet avait à ce moment là Paradieszauber avec qui elle connaissait de bons résultats, je me suis dit que c'était une excellente opportunité ». Elle fait donc ses valises et quitte Montigny sur Loing pour rejoindre le Fief de la Panetière à Autouillet.

Pendant 8 ans, Wiedeke Zijp se forme donc aux cotés du couple de dresseurs, incontournables défenseurs de l'équitation classique, tout en réalisant ses premières aspirations de compétitrice « ils m'ont donné l'opportunité d'aller en concours et j'ai pu faire mes armes sur des chevaux hors du commun comme Lexus Gold, Scherzo ZC, Diabeau du Coussoul ou encore Carola G avec qui j'ai pu m'essayer au Grand Prix quand sa copropriétaire et moi l'avons achetée » ; une période durant laquelle elle fait la rencontre d'un autre passionné qui soutient depuis sa carrière sportive, avec la société S.A Breeding, comme propriétaire de plusieurs de ses chevaux « j'ai une chance incroyable que nous collaborions ensemble. J'ai d'abord été chargée du travail de Beethoven CSM que ce cavalier avait mis chez Henriquet. Après quelques temps, il a voulu le récupérer car il était content de son évolution. J'étais tellement triste qu'il m'a proposé d'acquérir le cheval de mes rêves ! C'est comme ça que nous avons trouvé Daysleeper qui est vraiment le meilleur cheval que j'ai monté ».

Quelques semaines avant sa 7 ème place sur le Championnat de France des 6 ans avec cette fille de Glock's Dream Boy en 2019, dont l'arrière grand mère Maradonna produisait notamment Harmony's Desiderio (ndlr : 5 ème du Championnat d'Allemagne à 5 ans) – Mount St John VIP que débutait Charlotte Dujardin sur le Petit Tour en CDI – et l'étalon Fürstenball qui n'a plus besoin d'être présenté, Wiedeke Zijp décidait en 2019 de voler de ses propres ailes et de se mettre à son compte « dans un premier temps, mon idée était de donner des cours, de travailler des chevaux, pour être en mesure d'assumer les chevaux de mon élevage ». Issue d'une famille qu'elle définit comme modeste, la franco-néerlandaise explique sans complexe « jamais mes parents n'auraient pu m'acheter des chevaux de grande qualité, j'ai donc débuté l'élevage pour essayer de me créer mes propres chevaux. Avec la ferme, je peux le faire pour un coût très correct ».

Riche d'une formation classique, ses ambitions sur le circuit SHF la font se tourner vers les stages organisés avec Jessica Michel Botton et Marina Caplain Saint André « je suis depuis toujours fascinée par le fonctionnement du cheval, j'adore sentir que tout le corps fonctionne par le dos et l'activité des postérieurs. Elles m'ont donc permis d'ouvrir d'autres portes, d'avoir d'autres perspectives ». Depuis maintenant 2 ans c'est avec Claire Gosselin que Wiedeke poursuit sa formation « elle me fait beaucoup progresser : je veux continuer à améliorer la qualité de ma présentation en compétition, à développer ma connaissance et mon travail du contact, du fonctionnement du dos, qui sont primordiales pour les chevaux avec une grosse locomotion. Pour moi, l'idéal cavalier c'est vraiment Carl Hester, c'est dans cette direction que je veux aller », mais aussi avec le soutien technique régulier d'Alain Francqueville « je m’entraîne avec lui depuis déjà 10 ans, je l'ai rencontré quand il venait chez Catherine et Michel Henriquet pour notamment le suivi de Paradieszauber. C'est quelqu'un de toujours très positif qui, et on le sait moins, expert des longues rênes. Il m'a d'ailleurs aider à déclencher le piaffer sur un de mes chevaux avec qui je n'y arrivais pas : en une séance, il lui a fait comprendre le truc ! »

Après 3 ans passés aux écuries du Grand K et à sillonner les routes des Yvelines pour suivre ses élèves ou travailler leurs chevaux, depuis le 20 septembre dernier, Wiedeke Zijp est désormais installée à la Boissière École, au bien connu Haras de Bory « je voulais développer ma capacité d'accueil et je suis ravie ». Avec 17 chevaux qu'elle gère seule, les journées sont donc bien remplies « j'ai réussi à réunir tous mes propriétaires, je n'ai plus besoin de me déplacer ce qui, outre les installations exceptionnelles du Haras de Bory, est un vrai confort » ; un nouveau cap qui lui permet d'aborder et d'envisager 2023, résolument tournée vers la compétition avec un piquet de chevaux fourni « je voudrais reprendre une licence professionnelle pour concourir au niveau Pro 2 avec Daysleeper et Dream Sunsation puis envisager le Grand Prix. J'aimerais aussi faire les 7 ans avec Dina Sunsation et les 6 ans avec Dark Sunsation. Ma 5 ans, Darling Sunsation, a quant à elle vocation à être commercialisée ». Bien loin des clichés, Wiedeke Zijp devrait donc continuer d'exploser sa traduction du dressage en franco-néerlandais.


Plus d'infos sur l'élevage Sunsation ICI



crédits photos : Les Garennes/DR

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