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Nolwenn Rouxel : produire des poneys qui peuvent concurrencer les chevaux

Éleveuse de chevaux et de poneys de dressage, Nolwenn Rouxel verra cette année 2 de ses produits, Kind of Magic Fast et Under Cover Fast, participer aux Championnats d'Europe Children et Poneys ; un rendez-vous international sur lequel son élevage sera représenté pour la 5 ème fois. Désormais reconnue comme une des meilleures éleveuses de poneys de l'Hexagone, c'est aussi un produit de son élevage qui remportait en 2019 le Championnat de France des 4 ans Poneys. C'est avec les casquettes d'éleveuse, propriétaire, coach et maman que Nolwenn Rouxel prendra dans quelques jours la direction de Budapest ; une double sélection qui récompense un travail engagé il y a plus de 20 ans.


Vous aurez cette année deux produits de votre élevage : Kind of Magic Fast et Under Cover Fast, au départ des Championnats d'Europe Children et Poneys, dont le second monté par votre fille Cassandra. Comment abordez-vous en tant qu'éleveuse, propriétaire et maman la compétition ? C’est une très grande fierté et un bel aboutissement en tant qu’éleveur. Pour Kind of Magic, c’est un poney que j’ai «commandé » avant sa conception, ayant eu son propre frère chez moi. J’ai donc choisi sa mère et son père, et il devait naitre sous mon nom. Il est arrivé à la maison à 6 mois, et je l’ai débourré à 3 ans avec l’aide de ma fille. Ce poney est merveilleux, car il a permis à Cassandra lorsqu’elle avait 11 ans de dérouler sa 1ère B et son 1er international en CDI Children à Pompadour. Ensuite, Under Cover arrivant, je l’ai vendu aux écuries de Bruno Thomas pour leur fille Eloïse. Nos filles et nous sommes toujours en contact et c’est un véritable bonheur de voir Kind of Magic évoluer ainsi là-bas, et la continuité de son travail et de sa valorisation se faire. Kind of Magic a d'ailleurs aussi été Champion de France Amateur 2 avec la tante d’Eloïse en 2018.

Pour Under Cover, c’est une véritable consécration : c’est extraordinaire de voir le poney que vous avez créé de bout en bout – j’insémine moi-même mes juments-, puis élevé, débourré et préparé, en arriver à ce niveau avec votre propre enfant.

C’est exactement ce que j’ambitionnais en décidant de "fabriquer" des poneys pour eux, la difficulté étant de gérer en parallèle qualité et santé du cheval, et apprentissage de l’enfant, avec toutes les incertitudes liées aux deux. C’est difficile à anticiper, mais vraiment magique lorsque ça arrive.

Deux années sont passées depuis que Cassandra le monte, avec la 1ere année la crise de la rhino, puis l’an dernier un choix d’opter pour le circuit Amateur 2, que cette année, que le couple soit en équipe de France est donc la totale réalisation d'un rêve de mère et d’éleveur. Under Cover Fast participera cette année à ses 3 èmes Championnats d'Europe. Quel sera son avenir après sa carrière avec votre fille ? Under n’a plus rien à prouver, selon moi, au niveau National et International. Il est parmi les meilleurs poneys de sport du circuit FEI, et l’un des meilleurs étalons français par ses résultats, sinon le meilleur. Aussi, soit il continuera sous la selle de Cassandra en épreuves chevaux (nous avons profité du confinement pour lui faire passer les mouvements du Saint Georges) avec quelques apparitions en GP poney, soit il sera loué à l’étranger pour poursuivre sa carrière internationale. Under Cover Fast est un fils de l'étalon Latimer. Pourquoi avez-vous fait le choix de croiser vos poulinières poneys avec des étalons chevaux et comment procédez-vous ?

Les croisements cheval x ponette se faisaient déjà en France en 2008, pour le CSO. A cette époque, la plupart des allemands le rejetaient pour le dressage et en France, c'était loin dans l’idée. Mais je n’aime pas faire comme tout le monde, et ayant une bonne jument dont je voulais avoir un super produit pour ma fille, j’ai décidé de lui mettre un étalon cheval. L’offre à l’époque était réduite et bien que recherchant du sang, Sandro Hit me semblait trop complexe dans l’utilisation pour un croisement poney. J’ai hésité entre Hohenstein et Latimer, et ai finalement opté pour le second.

Améliorer les ponettes avec du sang cheval est une évidence tant la génétique est plus performante et fixée. La seule difficulté avec la volonté d’obtenir ainsi des poneys est de jauger le problème de toise (148 cm) et de facilité à être monté par des enfants. Quel regard portez-vous sur les difficultés à se développer en France de l'élevage de poneys de dressage ? Forte de ce constat, quels types de poneys cherchez-vous à produire ? L’absence de développement de l’élevage de poneys est selon moi liée à la convergence de 3 carences : déjà un réel manque d’intérêt national pour la discipline, qui se traduit par peu de concours et de cavaliers poneys. Ensuite l’absence chez les éleveurs d’un vécu de cavalier de concours, pour comprendre ce qui est réellement attendu dans cette discipline, seul moyen de concevoir des poneys adaptés à ces besoins. Enfin, l’existence d’un important vivier de poneys en Allemagne et Pays bas, couplé avec des importations massives et pas toujours heureuses de poneys très moyens, ou montables uniquement par des adultes, ce qui fausse le jeu. Aussi, même si certains ont fait de bons poneys, leur exploitation reste difficile en France.

En outre, la gestion de la carrière des jeunes poneys et jeunes cavaliers manque cruellement à ce jour pour les amener à être compétitifs sur le circuit FEI ; tout comme les écuries et structures qui y sont réellement dédiées. C’est très différent dans les pays en tête de liste.

A partir de ce constat, j’avais choisi de concevoir des poneys pour mes filles, afin de tout gérer moi-même. Ma 1ère semble heureuse du résultat, mais la 2nde n’aime pas vraiment l’équitation... Aussi, je ne produirais plus de poneys et mes effectifs sont en vente. Je continue les chevaux pour Cassandra et moi. Elle n’a actuellement pas de cheval pour faire les juniors, ce qui est dommage et que donc nous recherchons. Mais faute de cela, elle s’oriente de toute façon vers des études longues et qui restent une priorité absolue. 

Cependant, si je devais donner un conseil aux éleveurs qui se lancent dans cette voie, ce serait de bien vérifier les performances attribuées aux étalons, d’aller les voir en concours et en chair et os. Une importante communication fait acheter vraiment n’importe quoi… et 4 ans après, c’est un poney inadapté au marché que certains ont sur les bras ! Il faut chercher à produire des poneys avec 3 vraies allures, comme s’ils étaient des chevaux, tout en privilégiant un mental exceptionnel qui permettra à un enfant en formation de pouvoir le gérer. Et pour ça, il faut de très bonnes mères, et d’excellents étalons, performants avec des enfants, avec une génétique confirmée, et une production à leur image.

Une de vos poulinières, Wiolita II, participait elle aussi aux Championnats d'Europe, en Juniors. Quels sont vos projets de reproduction avec elle ?

Wiolita est ma « chérie », je l’ai acquise pouliche, et la préparais pour débuter Cassandra sur les épreuves Children / Junior. Le sort a voulu qu’elle passe poulinière il y a 3 ans après sa 1 ère saison de Jeune Cavaliers. Sa 1 ère fille, Let It Go Fast, est aujourd’hui chez la cavalière avec laquelle elle a fait les Europes, Charlotte Cassen. Le 2ème produit, Panamera Fast (Glamourdale), est né cette année, et je compte bien le garder pour me remettre en selle, car j’ai un peu oublié de monter ces dernières années ! Par la suite, les produits seront soit vendus sous la mère compte tenu de sa superbe souche maternelle, soit conservés pour le sport.

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