Justin Merci

Après un petit tour de chauffe sur le Grand Prix, Justin Verboomen & Zonik Plus auront donc totalement dominé les Championnats d'Europe de Crozet ; une performance certes sportive mais pas seulement.

L'émotion de Justin Verboomen, son air surpris pour ne pas dire abasourdi resteront la seule et plus belle image de ces Championnats d'Europe : celle d'un bientôt quadra, tardivement sorti du bois, qui à force de travail et de choix, a fait tomber les barrières de l'entre-soi. Quiconque s'est suffisamment approché et intéressé à l'histoire de ce gamin d'Anderlercht ne peut qu'avoir, lui aussi, une petite larmichette, alimentée par le souvenir de quelques moments de conversation « off  the record », par ce qui ne s'écrit pas, par la discrétion qu'on doit à toute forme de confession.

De ses premières armes avec Graffiti à Tamino et ses débuts sur le Grand Prix, Justin Verboomen a construit sa propre chemin, accompagné de Leopold Gombeer, Pierre De Backer et aujourd'hui Claudia Kircheiss, pour accéder au très haut niveau : celui, d'abord, des Masters du Cheval Ibérique dont il était déjà Champion d'Europe en 2017. Sans entraîneur bling bling, ni être assis sur un portefeuille généreusement fourni, avec un programme intelligemment construit bien davantage sur l'économie que la démultiplication des sorties, ils ont simplement réussi.

Après des années difficiles pour le dressage, une image franchement écornée, des scandales à répétition qui trouvaient opportunément écho dans une presse soit davantage intéressée par le CSO ou qui découvrait la discipline sous son prisme le plus triste, Justin Verboomen & Zonik Plus apportaient ces derniers semaines au dressage l'oxygène dont il avait cruellement besoin. Leur autre victoire, même s'il ne s'agissait pas de leur combat, est bien là : avoir, espérons le durablement, réconcilié le dressage avec son public, sa base et bien au delà.

Juste un mot : merci.

crédit photo : FEI/Leanjo de Koster