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Caroline Rioche : montrer que la France à de bons chevaux de dressage


Éleveuse de chevaux de dressage, naisseuse et copropriétaire de Diamond de Saint Val, Présidente de France Dressage, Caroline Rioche participait la semaine dernière au clinic d'Isabell Werth avec une quadruple casquette. Dressprod est parti à la rencontre de celle qui ne cache pas ses ambitions pour l'élevage français de dressage. Rencontre.

La chose la plus importante pour moi était de voir un poulain que j'ai fait naître, sous la selle d'une des meilleures cavalières du monde pour les jeunes chevaux, présenté à la plus grande star du dressage international. C'était un véritable rêve éveillé. J'ai aussi eu, au travers du rôle de Présidente de France Dressage, la sensation de partager ce rêve avec tous les éleveurs français. Sylvain Massa, Jean-Michel Roudier et moi étions ainsi les ambassadeurs de celles et ceux qui font naître des poulains de dressage en France car nous savons ce que ça représente comme travail, comme difficultés. Cet événement, je l'ai donc vécu en ayant pleinement conscience de la chance qui était la mienne et en souhaitant à tous les éleveurs français de pouvoir la vivre un jour. Ce fut en tous cas un travail collectif, avec la Société Hippique Française : nous voulions montrer que la France à de bons chevaux de dressage, je pense que le pari est réussi.

- Comment France Dressage a-t-il participé à cette venue d'Isabell Werth ?

Avec Delphine Herbeau, la responsable de l'élevage au sein de la SHF, nous avons travaillé ensemble sur la partie opérationnelle de cet événement. Vincent Guilloteau a fait jouer son réseau et Jean-Michel Roudier nous a aidées à entrer en contact avec Isabell Werth.

- Vous êtes Présidente de France Dressage depuis 3 ans. Quelles furent, à l'époque, les raisons de votre candidature ?

J'élève depuis plus de 10 ans. Pourquoi ? En 2003 j'ai participé aux Championnats du Monde Jeunes Chevaux avec un cheval qui s'appelait Kashmir du Banco, un selle français. En allant à Verden, je suis arrivée sur une autre planète. Je me suis dit que je voulais élever de tels chevaux. Comme je n'avais pas de gros moyens, j'ai décidé de les faire naître. J'ai acheté la grand-mère de Diamond qui était pleine de sa mère. J'ai obtenu divers titres de championne de France et mon élevage s'est mis à fonctionner plutôt bien mais j'ai fini par me dire que la filière méritait plus d'organisation. Laure de St Priest s'en allait et, avec quelques personnes dont Didier Dupeyrat, nous nous sommes dit que cette association ne pouvait pas mourir. Nous avons donc souhaité nous investir en amenant un savoir-faire issu du terrain.

- Quel bilan tirez- vous après 3 ans ?

Quand nous sommes arrivés, l'association comptait 119 adhérents, nous sommes presque 300 aujourd'hui. La première chose que nous avons mise en place a été de n'ouvrir la Grande Semaine qu'aux poulains nés en France, pour reconnaître davantage le travail des éleveurs français. Nous nous sommes ensuite demandés quel avenir pouvait être proposé aux chevaux nés en France, quelle valorisation etc … Nous nous sommes donc rapprochés d'Yves Chauvin qui était très enthousiaste et qui avait déjà des idées pour le dressage. Il m'a demandé ce dont nous aurions besoin. Il est vendu à Saumur, puis à Lyon. Vincent Guilloteau a proposé d'organiser ce clinic. Une impulsion a été donnée par France Dressage et elle s'est développée avec la SHF. France Dressage est en tous cas composée d'une excellente équipée, bénévole, motivée et qui donne de son temps.

- Quels sont les projets de France Dressage ?

Nous allons continuer à développer et à accompagner les éleveurs en France en proposant des formations en régions. Nous allons aussi continuer à motiver les éleveurs à produire des chevaux de dressage, y compris des éleveurs de CSO pour qu'ils se lancent aussi dans cette aventure. Nous voudrions également développer la promotion des étalons de dressage et aider les étalonniers à mettre en place un circuit de promotion car c'est un des clés de voûte du système. Je suis persuadée qu'on peut avoir un cheval de dressage français, qui sera différent de ce qu'on trouve à l'étranger, mais avec nos qualités. C'est aussi ce qui a plu à Isabell Werth : avec les chevaux de l'élevage Massa, elle a vu des chevaux différents, mais qui l'ont bluffée. Je pense qu'on est sur la bonne voie.

- Davantage d'étalons ne pourraient-ils pas être approuvés au selle français et labellisés France Dressage ?

Aujourd'hui, ce sont des démarches qui sont à l'initiative de l'étalonnier. C'est en tous cas le dossier sur lequel nous travaillons. Nous voudrions aussi développer les shows d'étalons. D'ici septembre 2019 nous espérons pouvoir proposer de nouvelles choses pour la saison 2020. Il faut cependant savoir que les grands étalonniers européens ne sont pas forcément intéressés quand on leur propose la labellisation : certains ont refusé car nous ne sommes pas encore assez reconnus comme un studbook de dressage. C'est la raison pour laquelle il est important que les gens sachent qu'il y a désormais une section dressage du selle français : le SFD, qui identifie, au sein du studbook, les chevaux qui ont des prédispositions pour le dressage.

- La Grande Semaine 2018 a été marquée par une vraie compétition entre le Haras de Hus, le Haras de Malleret et l'élevage Massa. En quoi ces 3 structures favorisent-elles selon vous le développement de l'élevage français ?

Le Haras de Hus a été le premier. Il a aujourd'hui conservé ses meilleures poulinières et a donc un patrimoine génétique de qualité et des poulains intéressants. Tous les 3 ont un fonctionnement qui diffère de celui des petits éleveurs qui font naître un ou deux poulains par an. Grâce à ces structures, le processus est donc accéléré. Sans le Haras de Hus, nous n'aurions pas avancé si vite, l'élevage français a été tiré vers le haut. Aujourd'hui c'est très bien que l'élevage Massa et le Haras de Malleret arrivent : plus on a de nombre, plus on améliore la qualité. Ce sont donc des locomotives.


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