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Pablo Bouillot : je suis toujours propriétaire majoritaire du cheval


Naisseur et propriétaire du seul cheval de dressage issu de l'élevage français médaillé aux Championnats du Monde Jeunes Chevaux, Pablo Bouillot vendait il y a quelques jours une partie de son cheval Sultan des Paluds à Andreas Helgstrand. Après 5 ans sous la selle de la néerlandaise Kirsten Brouwer avec qui il débutait le Grand Prix à plus de 72 %, le fils de Soliman a désormais rejoint le Danemark. Les explications :


Sultan des Paluds a pendant plusieurs années été sous la selle de la néerlandaise Kirsten Brouwer. Qu'est-ce qui, à l'époque, motivait le choix des Pays-Bas et de cette cavalière ?


J'ai découvert Kirsten Brouwer pour la première fois en 2014 lorsqu'elle a été Championne du Monde des 6 ans avec Dancer. J'avais trouvé qu'elle montait très bien. A l'époque, Sultan venait de participer aux Championnats du Monde des 5 ans pour la France. Je ne connaissais pas la famille Brouwer, je leur ai donc tout simplement envoyé un mail en 2015 pour leur proposer le cheval. Ils ont accepté et l'aventure a débuté comme ça. Il n'est pas sorti à 6 ans, mais un an plus tard, fin novembre 2016 si je me souviens bien. Il a commencé à tout gagner. Il a d'abord été sélectionné par l'Allemagne pour les Championnats du Monde des 7 ans où il a décroché l'argent, puis a été Champion des Pays-Bas sur le Petit Tour.

Sultan des Paluds a enregistré des résultats prometteurs sur le Grand Prix en épreuves nationales, dépassant même les 72 %. Vous venez de vendre une part du cheval à Andreas Helgstrand. Pouvez vous nous expliquer cette décision ?

Le projet a toujours été de le valoriser et de le vendre. Je comprends la déception de la famille Brouwer qui, grâce à ses résultats sur le Grand Prix, pouvait espérer le qualifier pour les Jeux Olympiques. Néanmoins, non seulement nous ne savons pas si les JO auront lieu l'année prochaine et par ailleurs il y a tellement de couples hollandais à pouvoir prétendre à ce type d'échéance, qu'on ne pouvait avoir de certitudes. Voilà pourquoi je ne souhaitais plus assumer ce risque financier seul. Nous n'avons pas trouvé d'accord permettant de maintenir le cheval en Hollande pour Kirsten, j'en suis tout à fait navré, mais je remercie la famille Brouwer pour le travail qu ils ont effectué. J'ai donc négocié avec Andreas Helgstrand qui a acheté 25 % des parts. Je suis toujours propriétaire majoritaire du cheval. L'objectif reste inchangé : le valoriser et le vendre à un cavalier qui aura l'ambition du haut niveau et pourquoi pas justement les Jeux. Je ne voulais pas vendre l'intégralité du cheval car j'y suis attaché et je voulais rester maître de ce qu'il va se passer. Pour le moment, je ne suis pas encore allé chez Andreas, je ne sais donc pas qui va le monter, si ce sera lui ou un de ses cavaliers.

Don Clorentino des Paluds, le propre frère de Dakota de Hus, Championne de France Pro 2 cette année avec Pauline Vanlandeghem est lui aussi sous la selle de Kirsten Brouwer. Quels sont vos projets avec ce second cheval ?


Don Clorentino est toujours chez Kirsten. Il est aussi destiné à être vendu et il a quant à lui été 5 ème du Championnats néerlandais des 7 ans : il est prêt pour le Petit Tour. Le propre frère de Sultan, Stand by me des Paluds, âgé de 5 ans, est aussi chez la famille Brouwer. Il s'est blessé à 3 ans et n'est encore jamais sorti en compétition. Il est un peu en retard dans le travail mais va très bien. Il ne ressemble pas du tout à Sultan car il est tout noir et plutôt grand.


En quelques années, votre élevage s'est distingué. Pouvez-vous nous le présenter ?


La majorité de mes poulinières, 4 sur 6, viennent du Haras de Hus. J'ai rencontré Xavier Marie au tout début du Haras avec Jessica Michel Botton, alors qu'ils n'étaient pas encore à Nantes mais dans un petit village à côté de chez moi. Nous sommes finalement devenus amis. Je lui ai donc acheté ma première jument, Wanja, la mère de Sultan, que Jessica a d'ailleurs montée en compétition. J'ai ensuite acquis d'autres juments venues du Haras de Hus qui avait sélectionné d'excellentes souches maternelles dont j ai bénéficié, puis j'ai gardé quelques juments que j'avais fait naître mais issues de leurs souches. Cette année j'ai donc eu 6 poulains et j'en attends 5 pour 2021. Ma particularité est d'avoir mes poulinières dans le sud de la France, mais, quand je sèvre les poulains, soit ils sont vendus, soit ils partent à l'élevage aux Pays-bas, à côté de chez la famille Brouwer. Il faut le dire, pour un coût nettement inférieur à ce que ça me coûterait en France, avec, en plus, les débouchés commerciales qu'on connaît là-bas. S'ils ne sont pas vendus entre temps, ils sont débourrés et valorisés par les Brouwer.


Comment conciliez vous votre profession de neurochirurgien et cette activité d'élevage ?


Je délègue, car je travaille 12 à 14 heures par jour. Mes chevaux sont donc confiés à des gens en qui j'ai totalement confiance, dans un haras à côté de chez moi. Je tente d'y passer autant qu'il m'est possible. Même si je ne suis pas sur le terrain tout le temps, j'ai des nouvelles tous les jours car il a tout le temps des choses à gérer. Je prends en tous cas autant de plaisir à voir Sultan aux Championnats du Monde qu'à observer mes poulains dans les prés.


crédit photo : DR

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