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Natacha Micoud : en 3 ans, je pense que j'ai acquis l'équivalent de 10 ans d'expérience

Longtemps étiquetée comme cavalière de jeunes chevaux, Natacha Micoud faisait au Haras du Pin, discrètement mais légitimement, son entrée parmi les cavaliers de Grand Prix français ; une première qui lui valait d'emblée un sérieux 69 %. Après 3 ans passés au Danemark dans la plus grande écurie de dressage du monde, des centaines de chevaux montés et des dizaines de chevaux de Grand Prix travaillés, la jeune femme de 32 ans retrouve l'Hexagone avec une expérience et une expertise uniques en France, et des projets pleins la tête. Rencontre.

Natacha Micoud avait choisi de faire ses débuts sur le Grand Prix, en filet simple, comme l'autorise le règlement fédéral depuis l'année dernière sur les épreuves préparatoires.


Après presque 3 ans passés au Danemark chez Andreas Helgstrand, vous venez de rentrer en France. Pourquoi avoir pris cette décision et non poursuivre votre parcours dans une autre écurie à l'étranger ?


J'ai quitté la France en 2017 avec un projet : acquérir de solides compétences techniques sur le niveau Grand Prix tout en développant celles que j'avais déjà en jeunes chevaux. Mon cheval Amoradie s'approchait à l'époque du Grand Prix mais je voulais franchir un cap et m'inscrire dans ce moule, ce modèle, cette équitation du très haut niveau qu'il est plus facile de trouver notamment au Danemark où le dressage est extrêmement développé. J'ai d'abord travaillé dans un élevage puis j'ai rencontré Andreas Helgstrand qui m'a proposé un poste le jour de notre rencontre : c'était flatteur et rassurant de voir que j'avais des compétences techniques qui puissent intéresser une telle structure. J'y ai donc passé 3 ans mais j'ai toujours eu le projet de rentrer lorsque je sentirai que le moment était venu car même si l'opportunité était extraordinaire, je reste attachée à mon pays et au développement de la discipline en France.


" Andreas Helgstrand m'a proposé un poste le jour de notre rencontre "


Que retirez-vous de cette expérience ?


J'ai monté des centaines de chevaux différents, des dizaines de chevaux de Grand Prix, je ne peux même pas dire combien précisément ; des chevaux que je présentais à des clients alors même que je ne les avais jamais montés. En 3 ans, je pense que j'ai acquis l'équivalent de 10 ans d'expérience. J'ai aussi énormément appris en côtoyant les autres cavaliers, ce qui m'a permis d'échanger chaque jour avec eux, de voir un nombre infini d'exercices, de solutions à chaque problème. Entre le nombre de chevaux montés, et cet échange permanent, les cavaliers peuvent progresser de façon totalement démultipliée, tout en gardant leurs façons de monter et sans devoir rentrer dans un moule. J'ai aussi beaucoup évolué dans la présentation des chevaux car il y a des clients toujours les jours qui viennent essayer des chevaux, ce qui m'aide désormais beaucoup pour sortir en concours. Beaucoup de choses dites sont totalement fabulées, c'est une écurie qui m'a offert une chance unique de progresser et qui m'a fait confiance.


" J'ai monté des dizaines de chevaux de Grand Prix "


Avant votre départ, vous étiez plutôt spécialisée dans les jeunes chevaux. Votre premier Grand Prix, avec une moyenne de 69 % que peu de cavaliers atteignent, vous place désormais comme une cavalière de Grand Prix compétitive. Comment envisagez-vous maintenant la suite de votre saison et de votre carrière sportive ?


Aujourd'hui, les jeunes chevaux ne sont plus exclusivement ma spécialité. Andreas ne m'a d'ailleurs pas recrutée comme cavalière de jeunes chevaux. Quand il m'a vue la première fois, je venais pour une séance de coaching avec lui sur le travail du Grand Prix avec mon cheval, il m'a donc vue comme une cavalière, potentiellement de Grand Prix, même si je ne l'avais jamais déroulé en concours. Je suis bien entendue ravie de ces 69 % au Haras du Pin (NDRL : un Grand Prix que le couple déroulait en filet simple, comme son Inter II il y a quelques semaines à Verneuil sur Avre). Je souhaite maintenant confirmer sur quelques nationaux et si les choses continuent ainsi, j'aimerais bien entendu envisager de participer à des CDI. Mais chaque chose en son temps, je ne suis pas pressée mais plutôt très perfectionniste. Amoradie a certes 15 ans, ce qui est un début sur le Grand Prix tardif. Néanmoins, il est en pleine forme et vient seulement d'atteindre sa maturité. Par ailleurs, il est loin d'être usé par les concours ! Je souhaite aussi continuer à progresser.


"Aujourd'hui, les jeunes chevaux ne sont plus exclusivement ma spécialité "


Êtes-vous sortie en concours au Danemark ?


Très peu car bien souvent les chevaux que j'avais au travail étaient très rapidement vendus. J'ai présenté quelques juments sur le circuit national d'élevage mais je suis aussi sortie sur le Petit Tour. Amoradie, n'a pas fait de concours à cause de problèmes administratifs. De toutes manières, notre couple n'était à mon sens pas assez prêt, pas assez calé. Tous les cavaliers de chez Andreas Helgstrand, même les plus expérimentés, m'incitaient à le présenter en concours. Je pense que je n'aurais pas été ridicule car il y avait évidemment des choses bien, mais je voulais que ce soit à la hauteur ce que je souhaitais. Je ne voyais pas l'intérêt de le sortir si ce n'était pas pour faire les choses correctement.



Outre Amoradie, avez-vous aujourd'hui d'autres chevaux ?


Non, même si je commence bien sûr à réfléchir à une relève. C'est aussi la raison pour laquelle je souhaite développer des relations avec des éleveurs, des propriétaires qui seraient intéressés par mon expérience pour envisager par exemple leurs projets sportifs ou de commercialisation.


" Je souhaite développer des relations avec des éleveurs, des propriétaires qui seraient intéressés par mon expérience "


Quels sont justement vos projets ?


Je souhaite aujourd'hui m'installer, je recherche donc une structure qui pourrait m'accueillir, où je proposerai le travail du cheval des jeunes chevaux au Grand Prix.


" Je recherche une structure qui pourrait m'accueillir "


En quoi pensez-vous vous singulariser ?


Le fait d'avoir monté beaucoup de chevaux n'a fait que me confirmer dans l'idée qu'il ne faut jamais chercher à mettre tous les chevaux dans le même moule et mais qu'au contraire, chacun a besoin d'un travail spécifique et très varié pour ne jamais le blaser, adapté à sa morphologie, son tempérament, sa locomotion, son énergie, ses points forts et ses faiblesses, à l'absolue nécessité de sortir de la carrière et du manège, bref, à faire du cheval certes un sportif mais bien dans sa tête. Avoir connu et pratiqué un système de travail ultra-professionnel qui a fait ses preuves est un vrai bagage.

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