Jean Morel : nos dresseurs français dressent aussi bien que les autres !
- Admin
- 7 avr. 2023
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L'approche du premier CDI 5* de Fontainebleau, auquel participera un joli plateau de cavaliers (voir ICI), est pour Jean Morel, le sélectionneur et chef d'équipe du dressage tricolore, l'occasion de faire un point, un peu plus d'un an après sa nomination. Sa mission, son regard sur les concours, son premier bilan : l'ex-cavalier de haut niveau s'est livré, comme toujours, sans langue de bois.
Un nouveau CDI 5* dans le paysage équestre français, on imagine que cela réjouit le sélectionneur national ?
C’est une excellente nouvelle ! GL events Equestrian Sport jouit d’une grande expérience du dressage de très haut niveau, en organisant déjà une Coupe du monde de la discipline à Lyon : c’est une chance, cette expérience va nous profiter à tous. Le niveau proposé va permettre d’accueillir de très bons cavaliers étrangers, ce qui est important pour les cavaliers français : le CDI 5* du Printemps des Sports Équestres va permettre aux Français d’aller se confronter à des dresseurs de grande qualité et d’avoir de nouveaux repères quant au niveau actuel de compétition. Un CDI 5* est synonyme de bons juges, d’une bonne dotation (il y a très peu de concours de dressage dans le monde qui offrent 100 000 euros de dotation) et d’une concurrence très stimulante. Le fait de jouer à domicile, pour les cavaliers français, de dérouler les reprises pendant les Championnats de France Master Pro de saut d’obstacles et un CSI 4*, sur une terre de cheval, face donc à un public connaisseur, ajoute également une pression que je trouve très saine. À un peu plus d’un an des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, il nous faut des cavaliers qui ne tremblent pas. Enfin, ce CDI 5* du Printemps des Sports Équestres permet à la France de redevenir une nation qui a des concours à proposer.

Quels sont les objectifs fixés aux dresseurs tricolores sur ce CDI 5* du Printemps des Sports Équestres et pour la saison à venir en général ?
En tant que sélectionneur, mon « job » consiste, premièrement, à « motiver les troupes », à faire en sorte qu’elles sortent davantage en concours, à répartir les cavaliers en fonction des différents événements proposés aux cavaliers tricolores et de composer des projets sportifs individuellement, tout en les épaulant sur la partie administrative. Il consiste aussi, bien sûr, à sélectionner les meilleurs, en vue des échéances à venir, le Championnat d’Europe et les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 20024, en s’appuyant sur les résultats des beaux concours. Et Fontainebleau sera un beau concours sur lequel il faudra donc briller. Nous le savons, une moyenne de 72-73 sur un « petit » concours aurait valu 70 sur une Coupe du monde. Ces petits concours sont très importants dans le cadre du travail continu et de la progression des chevaux, mais les sélections pour les grosses échéances, le Championnat d’Europe de cette année et les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, se font sur les gros concours, comme Fontainebleau, là où on trouve les juges les plus exigeants. C’est un vrai métier que de bien monter sur ces événements, et c’est ce que je demande aux cavaliers de l’équipe de France.
Un an après votre arrivée à la tête de cette équipe de France, que pouvez-vous dire de vos cavaliers et du vivier disponible, en vue des grandes échéances ?
À mon arrivée, j’ai demandé aux cavaliers de sortir en concours, d’oser se confronter à la concurrence. Ils ont tous joué le jeu ! Et tous ont constaté qu’ils n’avaient pas à rougir : nos dresseurs français dressent aussi bien que les autres ! Ils n’étaient juste pas suffisamment motivés. Ils ne sont pas encore parfaits, font encore des petites fautes ci et là, mais regardez Pauline Basquin, Corentin Pottier, Alexandre Ayache ou encore Morgan Barbançon, pour ne citer qu’eux : tous ont vraiment progressé, leurs résultats le montrent. Ils manquent peut-être parfois de régularité, mais ils se sont bougés et ça a payé.
source : communiqué / crédit photo : PSV