Boulerie Jump : maintenir les événements pour soutenir la filière sport
Entre reports et annulations en cascade, partout, la saison 2020 subissait de plein fouet la Covid19. Partout ou presque puisque le Boulerie Jump et les équipes de Philippe Rossi réussissaient le tour de force de maintenir leurs événements ; un défi qu'ils tenteront aussi de relever en 2021. A quelques jours du premier concours national et à quelques semaines du premier CDI, Dressprod fait le point avec Philippe Rossi, le Directeur du Pôle européen du cheval et Claire Mozat, la Directrice des compétitions et des évènements :
Malgré le contexte sanitaire, quels sont les ingrédients qui vous permettent de maintenir vos compétitions, là où de nombreux autres organisateurs ont jeté/jettent l'éponge ?
Le contexte sanitaire nous oblige actuellement à prévoir uniquement des concours Pro à huis clos. Nous avons poursuivi l'organisation d'événements en Dressage et CSO. Les contraintes sanitaires de mise en place sont importantes, pour des recettes très fortement réduites, toutefois nous avons fait le choix de maintenir les événements afin de soutenir la filière sport, et notamment les cavaliers qui nous sont fidèles, pour leur permettre de poursuivre les compétitions, les stages, la préparation de leurs chevaux et leur commercialisation. Face à cette situation difficile pour tous il est important d’être unis pour continuer à faire avancer notre filière et le sport.
Ces événements sont également pour nous une raison d'exister et d'avancer au quotidien, de garder le contact et des objectifs. En mars, tout s'est arrêté brutalement, cette fois nous avons la possibilité de maintenir les activités professionnelles, c'est encourageant et indispensable pour tous, même si nous avons hâte de retrouver bien sûr les amateurs, clubs et poneys dès que les conditions le permettront
La Covid 19, le huit clos professionnel, permettent-ils de trouver un équilibre économique à chaque concours organisé ?
L’équilibre économique des concours à huis clos pro est très fragile sur la partie sport. Les rentrées des services (repas uniquement à emporter, logements peu utilisés par les professionnels qui ont tout le nécessaire dans leurs camions...) sont par ailleurs également très fortement réduites.
Quelles sont les conséquences directes de la pandémie sur une structure comme la vôtre ?
Notre structure est tournée essentiellement vers l'événementiel, et plus particulièrement l'événementiel équestre et les séminaires d'entreprises.
Comme la majorité des structures du monde de l'événementiel, notre chiffre d'affaires est en très forte baisse cette année et nous avons utilisé le chômage partiel afin de permettre de sauvegarder nos emplois. En effet, les compétitions se sont arrêtées en début d année et sont aujourd'hui limitées au huis clos professionnel, le restaurant fonctionne de façon très très réduite (uniquement à emporter), les séminaires d'entreprises sont à l'arrêt
3 CDI sont programmés cette année. Quelles sont les ambitions du Boulerie Jump pour le dressage ? Réfléchissez vous aujourd'hui aux 4 et 5*, aux Coupes de Nations Seniors, à l'organisation de Championnats ?
Nous essayons de développer la discipline du Dressage sur le pôle, au travers de stages, de compétitions nationales et internationales. L'objectif est de proposer à tous les cavaliers de Dressage des conditions optimales pour la discipline. Nous souhaitons également rassembler sur nos évènements tous les cavaliers, du niveau club-poney au meilleurs mondiaux, ceci pour leur permettre d 'échanger, de motiver les plus jeunes vers le haut niveau, de les faire rêver en voyant les meilleurs concourir et travailler leurs chevaux...Depuis plusieurs années nous accueillons 2 CDI*** Indoor, cette année nous organiserons notre premier CDI *** en extérieur, couplé à une Coupe des Nations Jeunes, un nouveau challenge ! Bien sûr nous pouvons rêver de 4 ou 5*, de Championnat ou de Coupe des Nations Seniors, toutefois il nous faut nous assurer une organisation solide, sans brûler des étapes, afin de recevoir ces échéances dans des conditions optimales. D'autre part, il ne faut pas oublier que les budgets de ces événements sont également très élevés et fragiles, nécessitant d importants partenaires financiers.
La raréfaction des CDI organisés Europe est-elle selon vous une opportunité susceptible d'attirer de nouveaux cavaliers internationaux y compris parmi les meilleurs mondiaux ?
Tout dépendra du maintien des ouvertures de frontières aux professionnels, mais bien sûr la raréfaction des CDI en Europe peut nous faire rêver d'accueillir de nouveaux cavaliers, et pourquoi pas l'élite mondiale 😊 le Dressage ayant la particularité de proposer la même reprise du niveau 3* au 5*.
crédit photo : DR-Boulerie Jump
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