Alizée Roussel : je crois énormément en Atlanta et nous rêvons évidemment du plus haut niveau
Avec déjà 3 participations aux Championnats du Monde Jeunes Chevaux, Alizée Roussel fait partie des cavaliers qui pourraient défendre le drapeau tricolore en décembre prochain à Verden. Après une Grande Semaine en demi-teinte, la cavalière de 31 ans croit résolument au potentiel d'Atlanta de Hus. Son retour sur les Championnats de France, l'évolution et ses objectifs avec sa fille d'Ampère, la fin de carrière sur le Grand Prix de son cheval Don Amour de Hus : à la veille de son départ pour le Boulerie Jump, Alizée Roussel répondait aux questions de Dressprod.
Avec des reprises à 86,600 et 85,800 %, vous avez enregistré cette saison quelques-uns des meilleurs résultats français dans les 6 ans. Comment abordez-vous la sélection pour les Championnats du Monde jeunes chevaux après des Championnats de France qui ne se déroulaient pas comme vous l'auriez souhaité ?
Atlanta a eu d’excellentes notes cette saison et c’est d’ailleurs la première fois que j’obtiens un 9,5 en impression générale avec un cheval. Elle le mérite vraiment, cette jument à un truc en plus ! Nous avons joué de malchance à Fontainebleau, la jument était encore en pleine forme le matin de l’épreuve mais elle s’est vrillée un fer et j’ai préféré en rester là. C’est la loi du sport. Ce n’est ni la première ni la dernière fois que ça arrivera et c’est ce qui nous fait savourer d’autant plus les belles performances. Une fois la déception avalée, le maréchal est passé et il a validé l’excellente forme d’Atlanta : ce petit incident de parcours me sert donc à avoir encore plus envie de montrer à quel point Atlanta est exceptionnelle. Toutefois, je ne l’ai jamais mise dans le rouge et ne le ferais sous aucun prétexte. Nous allons faire du mieux possible et, quelque soit le résultat, je serais fière de ma jument, de sa saison de concours fantastique et des progrès qu’elle a fait ses dernières semaines !
9 ème des 4 ans, 7 ème des 5 ans, Atlanta semble se révéler au fil des années, comment l'expliquez-vous ?
Je ne pense pas que ce soit elle qui se révèle mais plutôt moi qui les révèle au fil des années ! En effet, le circuit jeunes chevaux est très formateur mais il n’est pas une finalité. Je trouve que pour figurer aujourd’hui parmi les meilleurs très jeunes chevaux il faut les mettre dans un moule et dans une rigueur de travail que je ne sais pas adopter si jeune. A moins d’avoir un cheval déjà très à l’aise dans son corps à 3 ou 4 ans, ma méthode d’entraînement ne permet pas de les faire briller si tôt. L’exemple d’Atlanta s’est d’ailleurs vérifié avec la quasi totalité des chevaux que j’ai eu le chance de valoriser sur tout le circuit jeunes chevaux.
En cas de sélection, comment vous préparerez vous à l'événement ?
Si je suis sélectionnée, Atlanta aura pour commencer droit à des petites vacances. La saison de concours a été courte mais les concours beaucoup plus rapprochés. Ensuite, en plus de son entraînement habituel à la maison, nous irions préparer l’échéance chez mon entraîneur Larissa Pauluis.
Vous annonciez lundi la mise à la retraite de Don Amour de Hus votre cheval de Grand Prix. Quel sera désormais son quotidien ? Envisagez-vous de le faire évoluer avec un autre cavalier sur un niveau d'épreuves moindre ?
Choupi n’est pas à la retraite, seulement à la « retraite de Grand-Prix ». Ce niveau est très difficile pour lui et il se donne à 3000% pour y arriver .. J’estime qu’il m’a largement assez donné, il le mérite. Il va rester à la maison, dans son box et bénéficier de son paddock chaque jour. Je vais continuer à l’entretenir au quotidien et, pour ce qui est du reste, je passe les rênes à Fleur Weijkamp, qui a 13 ans et que je coache depuis qu’elle est toute petite. Ils vont tous les deux concourir sur le circuit Children puis peut être Juniors si Choupi est toujours en forme et en a toujours l’envie. Aujourd’hui il semble très heureux de faire des diagonales sans changer de pied et de ne pas avoir besoin de piaffer.
Atlanta a-t-elle vocation à devenir une de vos relèves pour le Grand Prix ?
Nous allons continuer à prendre le temps de la former comme nous l’avons fait jusqu'à maintenant. Son propriétaire ne met aucune pression et son seul souhait est que l’intégrité physique et morale de la jument soit respectée. Mais en tout cas je crois énormément en elle et nous rêvons évidemment du plus haut niveau. Je m’amuse toujours à la relier aux JO de Los Angeles de 2028 puisqu’elle porte le nom d’une ville olympique.. américaine ! Un signe non ?
Que vous ont appris vos 3 Championnats du Monde Jeunes Chevaux précédents ?
L’expérience engrangée là-bas a été énorme ! Les chevaux sont tous bien évidemment plus incroyables les uns que les autres mais se confronter surtout aux meilleurs cavaliers jeunes chevaux au monde m’a à chaque fois permis de beaucoup progresser. Que ce soit de les regarder à la détente, en piste mais également d’avoir les commentaires des juges internationaux après chaque reprise c’est une opportunité incroyable et j’ai beaucoup de chance d’avoir déjà pu le vivre 4 fois dont 3 fois en tant que cavalière. Je serais ravie et honorée si j’ai la chance d’y représenter la France encore une fois !
crédit photo : Les Garennes