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Emmanuelle Schramm : la présence par équipe de France aux JO de Tokyo reste un enjeu majeur


A moins de 2 semaines de la fin de la période de qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo, le dressage tricolore est en ébullition, concentré ses objectifs et bien conscient des enjeux qui pèsent sur les résultats qui seront enregistrés sur le CDI5* de Frankfurt et l'étape Coupe du Monde de Malines. Évolution des couples français, difficultés à se voir invités sur les concours de fin d'année où perspectives vers 2024 : Dressprod fait le point avec Emmanuelle Schramm, la Directrice Technique Nationale adjointe en charge du dressage.

Quel bilan tirez-vous jusqu'à présent des performances des français dans la quête de qualification olympique ?

Le bilan est positif, les notes des cavaliers français le montrent bien. D'une part, nous avons Sir Donnerhall II, le cheval de Morgan Barbançon, qui avait déjà fait ses preuves et qui ne fait que progresser. Il confirme au dessus des 72 % sur le Grand Prix et fait à chaque fois mieux dans la libre. C'est donc tout à fait satisfaisant, tant pour l'objectif à court terme de prendre des points, qu'à long terme car c'est un cheval qui s'est beaucoup perfectionné et qui est encore perfectible. D'autre part, Actuelle de Massa, la jument d'Anne Sophie Serre, présente elle aussi une évolution tout à fait encourageante. C'est un jeune cheval qui montre de grandes aptitudes en plus d'être sérieuse en compétition, avec de bonnes performances, même si elle fait une faute de jeunesse à l'entrée de la libre de l'étape Coupe du Monde de Madrid. Enfin, Alexandre Ayache a commencé le circuit Coupe du Monde après les Championnats d'Europe de Rotterdam mais Zo What s'est malheureusement légèrement blessé à Lyon. Nous sommes donc contents d'avoir cette invitation pour le CDI 5* de Frankfurt pour qu'il puisse s'exprimer. Le cheval va très bien, il était lui aussi en progrès avant son petit arrêt, donc nous espérons beaucoup de cette sortie à Frankfurt. Alexandre a un gros potentiel pour améliorer notre position dans le classement permanent, car, même en répétant ses performances habituelles, en les réalisant sur un 5 *, il gagnera des points. Et il peut aussi faire mieux. Donc nous comptons sur lui pour apporter du confort à Anne Sophie et Morgan qui seront quand à elles Malines.

Après l'étape Coupe du Monde de Salzburg, l'Autriche reste-t-elle toujours en tête du classement permanent olympique, support à la redistribution de la ou des places par équipe des nations qui n'atteignent pas les minimas ?

Après Lyon et Madrid, nous avions réduit de moitié l'écart, à Salzburg, après son passage , nous étions à égalité, mais une fois Victoria Max Theurer passée nous étions à nouveau 24 points derrière, ce qui n'est pas infranchissable avec les 2 concours qui nous restent. Au total, nous sommes donc remontés mais pas encore suffisamment.

Qu'est-ce-qui selon vous distingue l'Autriche et la France ?

Le classement permanent n'était pas initialement notre objectif car nous avons eu pour priorité que les points de nos cavaliers montent pour atteindre les 71 %, barre de qualification que nous avions estimée, et qui s'est avérée juste, pour espérer se qualifier par équipe pour les JO de Tokyo sur les Championnats d'Europe de Rotterdam. Suite à notre non qualification (à une place près !) et face aux difficultés de nations qualifiées pour obtenir leurs minimas de performances, nous avons tout de suite adapté notre stratégie pour que nos cavaliers les mieux classés montent dans le classement permanent olympique, les autrichiens étant déjà devant, mais pas de beaucoup (le total des 3 meilleurs couples étant pris en compte pour qualifier une équipe "composite"). Au delà de ça, nous sommes confrontés au fait que la France ne reçoit pas beaucoup d'invitations sur les gros concours internationaux. Je ne sais pas si l'Autriche en obtient davantage mais en ce qui nous concerne, nous devons nous battre pour être invités et participer notamment aux Coupes des Nations, à un 5* ou une coupe du monde. Quoi qu'il en soit, l'écart est aujourd'hui très faible.

Outre les performances des cavaliers, ce sont finalement les organisateurs qui sont tout puissants et qui, indirectement, peuvent permettre à tel ou tel cavalier et donc à telle ou telle nation de se qualifier. Le système n'est-il pas à revoir ?

Que ce soit pour les pays qui cherchaient leurs minimas où pour nous qui souhaitions monter dans le classement permanent, il était très compliqué d'être invités. Il faut alors demander et insister beaucoup. Du coup, pour une dernière ligne droite comme c'est actuellement le cas, il faudrait peut-être aménager certaines règles. On peut se demander si c'est normal que ce soit l'organisateur seul qui décide qui peut grandir et qui ne peut pas car c'est bien de ça dont il est question : si on ne va pas en concours, on ne peut pas progresser, se confronter, se faire connaître des juges. J'ai déjà fait des propositions en ce sens, avec un système de leagues, comme en CSO, avec un league 1 et une league 2, qui obligerait par exemple l'organisateur à inviter 2 nations de la league 2 . Il serait donc souhaitable que chacun puisse vraiment tenter sa chance, d'autant que, réglementairement, le classement permanent prend aujourd'hui beaucoup d'importance car il sert de base aux ordres de départ du Grand Prix notamment aux JO.

La qualification par équipe repose aussi sur les performances de la cavalière sud africaine à Malines, qui, soit qualifiera son pays si elle obtient 66 % ou, dans le cas contraire, permettrait à la France de bénéficier d'une équipe composite quels que soient les résultats français et autrichiens. Quel est l'état d'esprit du clan français ?

Tout le monde est extrêmement motivé et très engagé dans cette qualification. Nous ne devons ni ne pouvons évidemment pas compter sur un éventuel échec des autres nations mais seulement sur nos propres forces. La Fédération a accompagné et soutenu les cavaliers et les propriétaires qui sont tous très investis. En individuel, nous sommes pour le moment quasi certains d'avoir une place car Morgan est en tête du Groupe B et une équipe va sortir du classement individuel ce qui va libérer des places. La présence par équipe de la France aux JO de Tokyo reste un véritable enjeu pour nous, d'abord parce qu'elle fait bénéficier davantage de cavaliers de cette visibilité, mais aussi car il sera plus accessible d'accéder à la finale par équipe réservée aux 8 meilleurs nations, qu'à la finale individuelle. En toile de fond, nous avons bien sûr les JO de Paris 2024 particulièrement important pour nous. C'est une opportunité formidable qui doit nous élever vers un objectif de médailles. Être à Tokyo en équipe serait donc une étape très positive dans la perspective de 2024.


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