Vincent Guilloteau : Isabell Werth a beaucoup aimé la qualité des chevaux qui lui ont été présentés
Cavalier de Grand Prix, entraîneur, c'est comme co-propriétaire de Diamond de Saint Val que Vincent Guilloteau participait hier au clinic donné par Isabell Werth à Lyon. Le dresseur revient pour Dressprod sur cette événement dont il est l'un des artisans.
- Vous n'êtes pas étranger à la venue d'Isabell Werth à Lyon. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Il y a un an, à Saumur, Yves Chauvin, le Président de la Société Hippique Française, et moi nous sommes rencontrés par l'intermédiaire de France Dressage. Nous avons échangé quelques idées qui seraient susceptibles de faire bouger le dressage en France. La première a été celle que nous avons mise en en place à la Grande Semaine cette année : avoir un jury incontestable composé de 8 juges internationaux. Yves Chauvin et moi nous sommes revus l'année dernière à Lyon, avec Jean Michel Roudier, avec qui je suis très ami. L'idée est donc née de proposer de la formation aux juges. Nous nous sommes tous finalement dit que, pour faire vraiment bouger les choses, il fallait faire ce qui se fait partout en Europe : organiser un clinic avec des intervenants plébiscités dans le monde entier. En parallèle, la SHF a créé le programme de Jeunes Talents pour valoriser l'élevage français. Un suivi tout au long de l'année a donc été mis en place avec Marina Caplain Saint André pour répondre aux besoins des cavaliers.
Jean-Michel Roudier est ensuite entré en contact avec Isabell Werth qui a accepté. Yves Chauvin a alors demandé à Sylvie Robert si Lyon pouvait nous accueillir. Nous avons aussi sollicité Georg Fincke, le steward de la Coupe du Monde.
La venue d'Isabell Werth est donc le fruit d'un travail collectif.
- Quel bilan tirez-vous de cette expérience ?
Tous les cavaliers de la Coupe du Monde étaient là pour regarder le clinic d'Isabell Werth, y compris des cavaliers de CSO comme Eric Levallois ou Jean Maurice Bonneau : ils m'ont dit que c'était génial. Hervé Godignon n'a pu y assister et le regrettait. Tout ça était très agréable à entendre. Isabell Werth a beaucoup aimé la qualité des chevaux qui lui ont été présentés. Les retours sont vraiment excellents. Nous réfléchissons déjà à une nouvelle formule et Isabell Werth serait même partante pour l'année prochaine.
- Diamond de Saint Val n'a pas toujours sous la selle de Kirsten Brouwer, pouvez-vous revenir sur son parcours ?
Il est né chez Caroline Rioche, la Présidente de France Dressage, qui en est également co-propriétaire. Il a commencé avec Pauline Guillem dans les 4 ans. Victoria Saint Cast a pris le relais pendant quelques temps. Je l'ai sorti cette année pour le qualifier pour la Grande Semaine. Je connais la famille Brouwer depuis une dizaine d'années et j'ai toujours eu envie de travailler avec eux car j'aime cette ambiance familiale : Annemarie qui entraîne sa fille fille Kirsten. J'ai vendu un cheval ce qui m'a permis de concrétiser cette envie.
- Quels sont aujourd'hui vos objectifs ?
L'objectif serait de participer l'année prochaine aux Championnats du Monde Jeunes Chevaux et qu'il soit admis au KWPN pour vendre des saillies qui permettraient de financer sa carrière. A plus long terme, le Grand Prix est notre objectif. Kirsten le monte pour le moment, ensuite nous verrons.
- Quels ont été les commentaires d'Isabell Werth sur Diamond de Saint Val ?
Elle a trouvé que c'était un cheval très intéressant avec beaucoup de qualités et une excellente locomotion même s'il n'est pas encore tout à fait connecté dans le dos. Il faut dire qu'il n'a que 11 mois de travail et qu'il n'est sous la selle de Kirsten que depuis juillet. Elle a donc beaucoup insisté sur les bases et Kirsten a retrouvé les fondamentaux de l’entraînement de sa mère.
- En tant que co-propriétaire quelles ont été vos impressions ?
Je suis un passionné, donc je vis pour des moments comme celui là. J'avais déjà vécu deux jours de stages avec elle lors du séminaire des entraîneurs internationaux de dressage chez Sisi Max Theurer. C'est une femme formidable. Au delà de la championne, elle est très accessible, très ouverte. Elle fait partie des gens qui donnent aux jeunes l'envie d'y croire. Quand elle entraîne, on a l'impression qu'elle est à cheval avec vous, elle vous dit de faire quelque chose, elle le fait aussi à pied. C'est une belle personne. Elle m'a d'ailleurs dit qu'elle serait toujours disponible pour développer le dressage quand les gens sont passionnés. Elle a vraiment trouvé que nous avions des chevaux de qualité.
photo : collection privée