Élevage de la Comogne : quand les cavaliers français traversent la frontière belge
Spécialisé dans l'élevage de chevaux de dressage, l'élevage de la Comogne, fondé par Chris de Cooman, équipe depuis quelques années déjà de nombreux cavaliers de dressage français, professionnels comme amateurs, qui n'hésitent pas à passer la frontière et à rejoindre la Belgique pour trouver le poulain de leur rêve. Les 2 premiers poulains de 2020 prendront d'ailleurs la direction de la France. Rencontre avec sa fille Maxime Henry, qui perpétue aujourd'hui le projet initié par sa mère.
Vous semblez commercialiser un certain nombre de vos produits en France. Comment l'expliquez vous ?
D’après nous, il n’y a pas de recette miracle, nous avons probablement eu un peu de chance au début et le bouche à oreille a fait la suite du travail ! Étant en Belgique, il est relativement simple d’avoir accès à un grand nombre d’étalons tant au Danemark, qu’en Hollande ou en Allemagne. Cela nous permet d’avoir une diversité importante dans notre sélection et de sortir un peu des croisements habituels que l’on voit en France ? Je ne sais pas... mais jusqu’à présent, ça a l’air de plaire !
Combien de poulains produisez vous chaque année ?
Nous produisons environ une quinzaine de poulains par an.
En quoi votre élevage se singularise-t-il ?
Peut être peut on dire que nous sommes uniques en notre genre... ici, les chevaux vivent en troupeau d’une quinzaine de sujets durant les 2/3 de l’année, les poulains grandissent en groupe, tous les suivis gynécologiques se font chez nous et notre exploitation est en agriculture biologique ! De plus, nous favorisons l’internationalisation de l’élevage : la majorité de nos choix d’étalons se portent sur des chevaux étrangers. Il est très important de choisir un étalon qui convient parfaitement à la jument, même s’il se situe au fin fond du Danemark ! Cela nous permet d’offrir des poulains singuliers sur un marché qui reste un peu conventionnel.
Quel type de chevaux cherchez vous à produire ?
Des chevaux de qualité bien dans leurs baskets ! Comme dit précédemment, tout le monde vit en troupeau : nous sommes absolument convaincus qu’un cheval bien dans sa tête doit grandir un maximum dehors avec des copains.Nous sommes plutôt intéressés par les jeunes étalons : c’est toujours un pari mais qu’est ce que c’est grisant ! Il est rare que nous utilisions des étalons plus âgés, même si cela arrive parfois. Voir les étalons lors de leur approbation ou en tout début de carrière permet d’avoir une idée objective sur les qualités du cheval puisque ses allures ne sont pas encore « trop » améliorées par l’entraînement. Mais bien entendu, utiliser des étalons de 3 ou 4 ans ne donne aucune indication sur les qualités du cheval en tant que père : comment produit-il, que transmet-il... Il y a du positif et du négatif peu importe les choix que nous faisons en tant qu’éleveur, mais ceci est notre vision des choses.
Comparé à l'élevage néerlandais et à l'élevage allemand, comment définiriez vous l'élevage belge ?
La Belgique est centrale et je pense que cela facilite les choses. Les grosses écuries d’obstacle et les élevages sont par exemple très nombreux et nous sommes persuadés qu’un jour le dressage prendra enfin une place significative dans l’élevage belge ! Bien entendu, par rapport à la Hollande et l’Allemagne, l’élevage de chevaux de dressage en Belgique, c’est encore tout petit, mais l’évolution est là. Lentement mais sûrement.
A quelles problématiques les éleveurs belges sont-ils confrontés ?
Il n’est pas facile de faire connaître ses produits, les compétitions d’élevage liées au dressage étant peu présentes en Wallonie. Même chose pour les compétions jeunes chevaux, les plus belles compétitions se déroulent dans le Nord du pays. Nous ne sommes pas dans un système rodé comme les circuits hollandais ou allemands.N’oublions pas non plus les 1001 taxes auxquelles nous avons droit, même si c’est valable pour beaucoup d’éleveurs quelle que soit sa nationalité. La TVA par exemple est de 21% pour le cheval de sport, et les subventions pour l’élevage sont inexistantes...
Quels sont aujourd'hui les orientations des studbooks SBS et BWP pour le dressage ?
Nous ne connaissons pas vraiment le fonctionnement du studbook BWP, c’est donc difficile de vous faire le topo à ce sujet...Nous avons toujours inscrit nos poulains de dressage au stud-book SBS. C’est un studbook accessible, ouvert aux croisements avec des étalons étrangers, ce qui est la base de notre élevage. Il n’y a pas d’orientation dressage en particulier, mais les tarifs sont raisonnables, le service est de qualité et tout se fait facilement. J’espère qu’un de nos produits portera fièrement les couleurs de l’élevage belge et du studbook SBS au plus haut niveau!
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